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Je sais que tu passes sur mon profil.
Tu lis ce que j’écris, tu regardes mes photos.
Tu comptes mes amis, les nouveaux.
Les bribes de vie que je distille,
Les mots que j’envoie à qui les voudra,
Je sais que tu les reçois.
Tu viens, souvent.
Chaque phrase échangée tu l’entends, tu l’attends.
Furtivement, tel un souffle de mystère fuyant,
Tu passes, tous les jours,
Sans rien dire, sans consentir à te livrer en retour, à réagir,
Sans me donner des bouts de toi à ton tour.
Tu surviens et tu repars, tu reviens,
Mine de rien, tu n’emportes rien.
Tu ne laisses rien.
Sauf des traces.
Car vois-tu dans mes pages,
Sous mes mots, mes images,
Qui s’étalent un moment, fugaces,
Et s’entrelacent sous tes yeux,
Pour te conter un peu
Ce que je suis et ce que je deviens,
Il y a des traceurs,
Ton ordinateur, ton routeur, les miens.
Il y a des voleurs
D’empreintes de passages
Qui me laissent des messages
Me disant qui tu es, d’où tu viens.
De quel pays, de quelle ville,
A quelle heure. Et pour les plus subtils,
Ton nom, ton adresse, et tes liens.
Ceux par lesquels tu arrives, les fenêtres,
Ceux vers lesquels tu disparais, anonyme que tu crois être.
Tout se voit tu sais,
Tout se sait tu vois.
Alors, quand tu passes sur mon profil,
Quand tu lis ce que j’écris, que tu regardes mes photos,
N’oublie pas de me faire un signe, c’est facile,
Un simple salut, une envolée versatile, voire un commentaire futile,
Ou juste un petit mot, déposé incognito.

Muriel Roland Darcourt

www.murielroland.com

Monologue : Aux promeneurs des pages

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