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Errer au cœur des vieux chemins parmi les arbres centenaires, à la recherche d’un signe venu d’un autre millénaire, et retrouver parmi la mousse et la verdure, frangées de nouvelles pousses ourdies par la nature, quelques pierres, çà et là, sur lesquelles on s’assoit pour se poser un instant dans le temps qui défile, fragile fragment retenu par un fil, celui de l’Histoire.

Marcher pas à pas, sur les traces en mémoire de ceux qui vivaient là, dans cet autre contexte, sous ce ciel si changeant, au sein de guerres prétextes, à hisser l’homme courageux au grade de Chevalier du Roy, garant de sa liberté de champs d’azur, de son égalité de fleur de lys, de sa fraternité possible, cette lutte terrible envers les nobles et les manants, dans la dignité que lui confère son rang.

Retrouver dans ces pierres l’odeur de la mélancolie, de celui qui voulait ou aurait pu avoir conquis, la terre, sur laquelle il se devait d’élever en guise de maison, un château fortifié pour honorer son nom. Devenir le seigneur en maîtrisant l’épée, ainsi que l’apanage de quelques titres mérités, ou de fortunes tirées d’un beau mariage.

Dans les ruines regarder ce qui aurait pu être, deviner ce qui a été, imaginer le peut-être de ces vies passées que l’on aspirait à vivre. Guidé par cette passion qui rend parfaitement ivre de connaître et de savoir la grande et les petites histoires.

On ausculte ces pierres qui nous racontent, qui nous font dire : On a vécu ici, je suis passé ici, tout peut donc finir, il restera une trace toujours quelque part d’une existence gravée, à tout jamais dans La Mémoire de l’Homme et de la Terre, sur lequel Il a bâti un domaine de pierre, un royaume de rêves tournés vers l’infini.

Muriel Roland Darcourt

www.murielroland.com

Monologue : Le Rêve des vestiges

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